Divers Tissements
Tom Zé
Concert de Tom Zé à la Villette le 16 juillet 2005
Le professeur Tom Zé est l’inventeur du fameux HertZé, sorte d’échantillonneur brésilien, imaginé en 1978 à partir de l’échelle de Hertz et de gros magnétophones détournés. "Un jour, j’ai lu dans un livre de John Cage que nous n’étions plus à l’ère de la possession, mais à celle de l’usage. Cette phrase me disait : tous les orchestres peuvent jouer pour toi, tous les magnétophones aussi. Tu peux récupérer, démonter, remonter tous les trucs de ton enfance !"
Issu du mouvement "tropicaliste" de la fin des années 60, friand d’expérimentations et de machines improbables (dans la droite ligne du mouvement "expérimental" figuré par Hermeto Pascoal ou Nana Vasconcelos), apparenté au mouvement de "l’avant-garde" par son vocal audacieux, le compositeur, arrangeur et chanteur Tom Zé représente, à lui seul, un peu des trois courants fondateurs de la musique brésilienne moderne.
Le Brésilien Tom Zé, un antimacho zélé
Par Dominique QUEILLE - Libération - 11 juillet 2005
Qu’on célèbre la Journée de l’orgasme, officialisée cette année à Esperantina (38 000 habitants, Etat brésilien du Piaui), ne peut que réjouir le diablotin tropicaliste Tom Zé, remonté à bloc contre la misogynie dans son dernier album. « Quand j’étais enfant dans le Nordeste, j’étais toujours le plus faible, je suis né femme. Ce disque n’est pas seulement féministe mais aussi "masculiniste". Une recherche du département sexologie de São Paulo en 2004 relève que de 15 à 25 ans, 60 % des filles se plaignent de douleurs dans le rapport sexuel : au Brésil, un préjugé lie plaisir féminin et prostitution. » Toujours là où l’on ne l’attend pas, Zé a choisi pour cadre à son brûlot antimachiste, la tragédie grecque et le pagode ou samba des exclus : « Quand j’ai parlé à mon batteur de construire cette opérette autour du pagode, il a blêmi. Ici, traiter quelqu’un de "pagodeiro"est une insulte. »
Décliné en seize versions, le pagode à la Zé va d’un rock brindezingue à un lyrique choro, entre braiments dionysiaques et références pointues. Tels Estudando o Samba, son album de 1976, ou le nom « Maneco Tatit », allusion au compositeur favori de Zé, Paulista Luiz Tatit. Aussi invoqués, Tom Jobim, Vinicius de Moraes, João Gilberto, et même les Beatles. Sans oublier au passage de prendre fait et cause contre l’abandon du chemin de fer, en résumé d’une « lettre ouverte au président Lula » de 2003. L’autre constante vertébrant l’oeuvre encyclopédique de notre trublion septuagénaire sans en avoir l’air, reste la pulsante affaire de choeurs. Autant de clés pour atteindre le point Zé.
La Villette Bresil(s)
—> Sarko, ferme ta gueule !! | le
(2008-05-17 16:10:59|nom_jour) ] 17 mai 2008
—> Un dîner avec M. - mise à prix 0 € | le
(2006-02-16 01:23:58|nom_jour) ] 16 février 2006
—> Gilberto Gil | le
(2005-07-26 00:00:00|nom_jour) ] 26 juillet 2005
—> Tom Zé | le
(2005-07-17 00:00:00|nom_jour) ] 17 juillet 2005
—> Roots Manuva - Elysée Monmartre | le
(2005-06-19 00:00:00|nom_jour) ] 19 juin 2005
—> Dantec au LMP | le
(2005-06-03 00:00:00|nom_jour) ] 3 juin 2005
|